Le solstice d’hiver correspond à l’apogée de la pénombre dans le cycle annuel : la nuit la plus longue de l’année.
Je me sens alors appelé-e à me tourner vers l’intérieur, vers ce qui n’est pas d’emblée offert à la vue.
Vers le mystère aussi, ce dont les contours, la saveur et le timbre ne sont pas nettement définis ou discernables. Vers le mé-connu.
Le méconnu cependant, génère souvent un malaise. Il éveille en nous la peur ou le déni ou le jugement… gestes maladroits pour le tenir à distance.
Si nous envisagions que par cette attitude, par le rejet, la mise à distance, nous sécrétons l’espace insondable, inquiétant, entre nous et ce méconnu.
Rainer Maria Rilke suggère que « les dragons les plus terribles de notre vie sont peut-être les princesses les plus désarmées, qui attendent que nous leur portions secours » (Lettres à un jeune poète).
Trouverions-nous alors la vaillance, le courage de laisser s’étendre vers cet espace sombre un peu plus de notre sensibilité, de notre attention, de notre ouverture ?
Sans savoir… Le temps se suspend, La forme se desserre
Au coeur de l’informe, le germe d’un souffle, l’amorce d’une autre forme…
Du solstice d’hiver, pouvons-nous accueillir l’étale, le vide fertile ?